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Paris Béguin

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Conception et mise en scène : Michèle Garay
Avec : Lise Bilien, Olivier Corista, Jérome Bénilouz, Jeanne Rochette, Clément Rouault, Nadège Trébal, Célia Quilichini.
Le principe même de ce spectacle voudrait que l’on en donnât que les dates et les lieux.

Les spectateurs arriveraient alors aussi naïfs que des touristes allemands admiratifs devant le pittoresque uniforme des sympathiques contrôleurs RATP. Et nous, les "initiés" de Paris Béguin, poufferions tellement on saurait et eux nan.

Le décor, un café, un bistrot, un troquet parisien, mais pas en carton pâte avec une fausse fenêtre ouverte sur une fausse tour Eiffel, un vrai rade avec un zinc en zinc et un patron en patron qui met trois heures à vous apporter un verre d’eau d’1cl. Pas de doute… on est à Paris.

Le spectacle commence en effet sans même que les gens s’en aperçoivent. Pourquoi ? Les comédiens se sont infiltrés dans l’établissement. Ils sont partout. Qui sont les vrais clients ? Qui sont les vrais serveurs ? Impossible de le savoir avant la fin des dix premières minutes. L’ambiance s’installe progressivement sans que l’on sache trop si les personnages hauts en couleurs qui évoluent, il faut bien le dire, dans leur milieu, sont des comédiens doués ou des phénomènes de comptoir. Lorsque la situation devient plus claire, on se rend compte qu’il y a déjà plusieurs minutes que l’ambiance n’est plus contemporaine mais celle d’un Paris qui respire la province fleur bleue, la ritournelle, la gouaille de Mistinguett ou Maurice Chevalier.

Les comédiens, jeunes mais fins et généreux, jouent, chantent, dansent, et évoluent dans une mise en scène d’autant plus habile qu’elle doit s’adapter à chaque bistrot, et compter avec les inévitables rajouts de chaises consécutifs à la venue de curieux. La salle est toujours pleine. Et la troupe espère que "le chapeau", unique rémunération, le sera aussi.

Alors faites comme nous… allez dans les cafés du Paris des années 30, c’est moins fatiguant que de retourner dans les années 30 et de toute façon c’est même pas possible d’y aller… dans les années 30.

Edouard Zazate

date de la dernière mise à jour 08/11/00